J'ai toujours été un gosse malchanceux. Dans tous les domaines, j'ai jamais eu de la chatte. Au contraire, tout se retourne contre moi. M'enfin tout de même, je pensais pas tomber sur Gyo Han Jae dans la salle d'attente de ma psy ! Attends, là c'est plus de la malchance, c'est une malédiction le délire ! Quand je l'ai vu, en entrant dans la salle, j'ai fait un pas en arrière. Réflexe. Là pour le coup j'avais pas vraiment envie de le voir, lui et son sourire me donnant terriblement envie de lui casser la gueule. Ce sourire m'a manqué, sans me manquer. Je lui ai lancé un de ces regards ! Toujours aussi haineux.

Bien qu'il soit là, je me suis tout de même assis sur une des nombreuses chaises libres de la salle. Je suis pas tant en avance que ça. Juste d'une petite quinzaine de minutes, donc j'aurais pas à attendre trop longtemps dans la même pièce que lui. Pas que je ne le supporte pas, 'fin un peu mais c'est pas vraiment pour ça, c'est surtout parce qu'il a une sorte de pouvoir sur moi qui m'empêche de contrôler mes pulsions. J'ai pu constater ça rien que la dernière fois, lors de notre première rencontre. Je n'arrive pas à me contrôler devant lui. Je sais pas pourquoi... Ca me frustre d'ailleurs beaucoup de ne pas avoir la réponse de cette question. Putain d'ailleurs maintenant que j'y pense, avec tous les pansements et bleus que j'ai sur la face, ma psy va forcément me demander ce qu'il m'est arrivé ! Et je doute que le coup du "j'suis tombé" ou "c'est le judo" passe pour toutes ses marques sur mon visage. Je passe mes mains sur celui-ci. J'suis encore dans la merde... Moi qui m'était dit qu'une fois à Yamang, j'arrêterai avec les bagarres... La psy va encore m'accuser de mentir.

Il m'a salué quand je suis rentré, je ne lui ai même pas répondu. J'dois avouer que j'étais tellement à fond dans mes pensées et mes réflexions farfelues que du coup je l'ai à peine écouté. Et puis on va pas se mentir, c'pas vraiment dans mes habitudes d'être poli. Je le regarde. Il me fixe depuis un moment j'crois. Il continue de me parler, me disant franchement que j'étais mieux avec du sang sur le visage. Il était mieux avec également. Pourtant je ne lui dis rien, je lui lance juste des regards froids et méprisants. J'peux pas me permettre de me donner en spectacle ici, surtout qu'il y a une meuf dans un coin de la pièce. Bien qu'elle ne nous ait même pas jeter le moindre coup d'oeil, elle reste un témoin possible. Je m'emporterai plus dans des lieux publics avec du monde. Une fois, mais pas deux.
Pourtant, lui, il a l'air de chercher la merde. C'est probablement une habitude de sa part. Il vient s'asseoir juste à côté de moi. Oui, il s'est déplacé juste pour ça. Quelle tête à claques !

Je ne lui réponds pas. Laissant le silence régner dans la pièce. Et puis il s'est levé. Et il m'a emmené avec lui, me tenant fermement le poignet. Inutile, de me débattre. Il ne lâchera pas mon poignet. Il m'a tiré jusqu'aux toilettes. On est rentrés dans une cabine et il a fermé derrière lui. J'peux savoir ce qu'il fout? J'suis pas sa salope hein? Monsieur est au courant n'est-ce pas? Si il a oublié, j'vais me faire une joie de le lui rappeler. Pourtant, il n'a pas apparemment pas emmené ici pour ça. Ah nan en fait j'ai rien dit. Ca y est maintenant il s'intéresse au fait que je me sois possiblement branler. Bah oui que j'me suis branlé du con ! Tu pensais que j'allais faire comment hein?! Compte pas sur moi pour attendre que ça se calme hein. Je le regarde donc droit dans les yeux, plongeant mon regard dans le sien, réprimant au passage un frisson rien qu'à ce contact.

- " Ouais j'me suis branlé. Et alors? Qu'est-ce que ça peut te foutre? J'me suis même branlé dans les chiottes, juste après m'être casser pour ton information. "

J'suis ni du genre fin, ni du genre élégant. Brute, c'est plutôt comme ça qu'on me qualifie. Les fleurs, moi, je les piétine. J'en ai rien à foutre. J'ai pas peur de ce gars. Il peut me juger, me frapper, j'en ai vraiment rien à faire. Je lui rendrais juste la monnaie de sa pièce. En l'observant, j'ai pu entrapercevoir sur son oreille, un pansement recouvrant la profonde morsure que je lui avais laissé la veille sur celle-ci. Un sourire se forma aux coins de mes lèvres en voyant ça. J'ai donc retiré d'un mouvement brusque et rapide le pansement cachant la marque. Et je me suis suffisamment approché de lui pour le remordre au même endroit. Sans la moindre douceur. Je lui ai ré ouvert sa plaie. Le goût de son sang envahit ma bouche. C'est tellement excitant. J'me rappelle pourquoi j'me suis mis à bander hier. Un filet de sang réussit à échapper à mes lèvres et vient couler sur mon menton. Je relève mes yeux vers lui, lui demandant par l'intermédiaire de mon regard, ce qu'il allait faire.

Bon, un mec intelligent ne serait probablement pas resté plus longtemps coincé entre ces quatre murs, mais moi, j'ai pas envie de partir. De une parce que j'aurais pas l'air très stylé à me casser en courant et de deux parce que quelque chose d'autre me pousse à rester ici. Avec ce gars complètement fêlé. D'autre aurait peur de mourir de ses mains, de se faire briser les os, mais pas moi. Si il me casse quelque chose, je lui casserai quelque chose aussi. Et inversement. C'est sûrement ça qui fait de moi l'abruti que je suis. J'ai jamais cherché à me voiler la face de toutes manières. Je lèche le sang sur son oreille avant qu'il ne l'essuie du revers de sa main. Wooow, jamais je me lasserai de ce goût dans ma bouche. C'est juste divin et pourtant j'suis pas un vampire. Il continue de me rabaisser, toujours plus. Il continue de me fixer. Comme si il y'avait quelque chose de beau à voir sur ma face. Il l'a fracassé, n'importe qui trouverait ça hideux. Pourtant lui il continue de me regarder, un sourire aux lèvres. Ce même sourire s'agrandissant petit à petit, reflétant sa folie, son sadisme. Bref, tout ce que j'aime chez lui.

Le filet de sang qui coule sur mon menton, il vient l'essuyer, ne perdant pas son sourire. Je le regarde, sans rien dire, sans rien faire. Je suis complètement à sa merci. Ca m'énerve un peu dans un sens. Nan en fait pas qu'un peu. Mais je peux rien faire. Il porte son doigt à sa bouche. Il le lèche, sous mon regard vitreux. Je déglutis difficilement, ce qu'il est sexy ce gars. Avec tout ces coups sur le visage et sa morsure sur l'oreille. Tout ça, c'est moi qui lui ai fait. Je vais finir par baver comme un chien devant la bouffe qu'il ne peut toucher. Et puis il m'a attrapé par les cheveux et m'a poussé violemment contre la porte des chiottes. Je grimace un peu. Le bruit a résonné dans les toilettes vides, ce son plus que bruyant c'était belle et bien la rencontre de ma tête contre la porte. Il s'approche encore d'avantage de moi, venant attraper entre ses dents ma pauvre lèvre. Celle qu'il avait mordu hier jusqu'au sang. Il a fait exactement la même chose comme pour se venger de ce que j'ai fais à son oreille. Je m'agrippe à sa nuque alors qu'il enfonce toujours plus profondément ses dents dans ma lèvre meurtrie saignant à nouveau. J'enfonce mes ongles dans la peau de sa nuque, lui laissant les traces de mes doigts tant je le serre fort. Il finit par me lâcher, je fais de même. Je clos mes paupières alors que je sens son souffle au creux de mon oreille.

Il se fout ouvertement de ma gueule. Mon nez se retrousse tel celui un Dobermann en colère. Je vais finir par perdre mon calme et montrer les crocs. Je crois que c'est tout ce qu'il cherche. Il s'écarte finalement, me laissant enfin respirer pour tout simplement continuer de me provoquer. Il me tapote la joue, je serre les dents. Le regardant toujours droit dans les yeux. Sa bouche se promène sur mon cou, me faisant ainsi frisonner. Et finalement il vient à me demander la raison pour laquelle je viens chez cette psy. Une de ces mains vient entourer mon cou, le serrant. Je pose ma main sur le poignet coupable de cette pression contre ma gorge pour le serrer le plus possible entre mes doigts.

- " ... Bipolarité... "

Ai-je réussi à prononcer. Il me serre un peu trop fort. Mon visage va finir bleu si ça continue. J'entoure son poignet avec mes deux mains à présent. C'est vraiment bandant, voir son visage aussi proche du mien malgré ma vision devenant trouble, sa langue passant sur ses lèvres, ce brouillard dans ma tête, la proximité de nos corps, et surtout cette main sur mon cou m'empêchant presque totalement de respirer à présent. Putain... J'ai même pas eu le temps d'essayer de faire attention à ce qu'il se passe dans mon pantalon que je suis à nouveau devenu dur. Fais chier ! Il va encore plus en profiter ce con ! J'essaye donc de m'écarter de lui en me débattant comme je peux même si cette main sur ma gorge m'empêche de bouger librement.

- " Lâche... Moi ! ... Bâtard... "

Il ne semble pas vouloir s'arrêter il continue de caresser la fine peau de mon cou avec ses lèvres remontant petit à petit jusqu'à mes lèvres. Il passe sa langue dans ma cavité buccale. Je ne débats pas vraiment, je n'y arrive pas. Il m'annonce la raison pour laquelle, lui, va chez la psy. Il est pire que moi? M'ouais, très probablement. Ca expliquerait des tas de choses je suppose. Il est beaucoup trop proche de moi. Il est limite collé à moi, donc forcément il a capté mon état. Et comme je l'attendais, il s'est encore plus foutu de moi et ça lui a même donner une raison d'aller plus loin. Il m'a encore ris au nez, je l'observais pendant qu'il se moquait de moi comme bon il lui semblait. Il a très bien compris qu'il était en position de force ce con. Mais je renverserai la balance, je ne me laisserai pas complètement faire. J'attends juste le bon moment. J'suis pas si con que ça. Sa main...