« Yah ! Je suis pas une feignasse ! Bon, d’accord, oui, j’en suis une, mais je fais des efforts ! » Enfin, c’est surtout pour une raison aussi, plusieurs, mais bref, ça n’a pas d’importance. Je le course et on manque de s’étaler à plusieurs reprise avant que je ne me jette et j’ai bien cru que j’allais bouffer le carrelage, mais non, heureusement plus de peur que de mal, je me retrouve la tête sous l’eau avec dans mes bras un panda qui s’échappe. Je mets un certain temps à remonter en laissant l’air que j’ai dans mes poumons me remettre à l’endroit, je ne sais pas où est le haut et le bas, et j’ai fini par paniquer, si bien que je suis sorti en mode baleine pour plaquer mes mains sur le rebord, une me servant à masquer ma bouche pour tousser comme un gros dégueulasse. Je me suis étouffé comme un idiot, mais j’ai gagné et puis j’obtiens un verre en prime. Je tape doucement dans le dos de Jun « Non, mais c’est à moi de payer un verre en vrai, t’étais pas obligé de finir à l’eau, je suis juste surpris que pour une fois j’ai réussi mon coup, c’est tellement rare que tu vois, j’ai peur qu’on reste bloqués pendant deux mois encore »

Et je ne dis pas ça pour plaisanter, des fois c’est tellement pas habituel ce qu’il se passe avec moi que j’en suis le premier choqué. Comme la fois à l’infirmerie, enfin, peu importe, ne pas y penser, ne pas y penser ! Je sors de l’eau et tend ma main à Jun pour me faire pardonner. J’espère qu’on ne se fera pas pincer ? On part prendre une petite douche et se sécher, sur le chemin, je ne peux juste pas m’empêcher de l’ouvrir, ça, ça ne changera pas, quand je suis à l’aise, y’a pas de soucis pour parler bizarrement. « Dis, pour Noel cette année, le bal ça va pas être une catastrophe avec tous les malades ? Je vais surement en faire partie dans les prochains jours en plus » et si ce n’est pas le cas, merci au vieux barbue pour le cadeau, franchement, parce que je ne donnerais pas à Hee Lei l’occasion de me voir en mode gros bébé grognon, oui, écoutez, je le sais comment je suis quand je suis malade, et c’est pas que je me plaigne, non, c’est que j’ai l’air encore plus débile que d’ordinaire. Je mase ma nuque, me sèche, serviette sur la tête après avoir enfilé mon bas de pyjama, puis regarde Jun faire pareil, trop pratique, je suis tellement jaloux ! Il va falloir que je m’en achète, mais j’aurais l’air d’un pauvre animal rachitique dedans… bref. « Oh, faut que je donne cette idée, faut absolument, si c’est pas déjà fait… tu crois que c’est une bonne idée de faire des cadeaux anonyme et qu’ils soient piochés ensuite à la soirée ? » ça pourrait être tout et n’importe quoi, le but du jeu c’est de faire plaisir, de faire rire, ou simplement sourire en fait, que tout le monde puisse avoir quelque chose à ouvrir et que ça soit de la part d’une personne inconnue, de l’école qui plus est, ça renforce les liens, même si on devinera surement de quelle équipe ça vient. Bah ouais, un sportif va pas offrir des pinceaux… ni un tableau. Enfin, faut que j’y réfléchisse… Je finis de me rhabiller, sautille sur place et embarque Jun en passant ma main autour de ses épaules « tu sais quoi ? Je suis de trop bonne humeur, alors, bouge pas de la chambre, je reviens avec quelques trucs » j’ai une petite planque dans la salle d’info… une de mes créations est un véritable casse-tête et c’est lui qui détient tout un tas de choses qui me semblent euh… utiles ? Ce qui est important, je le garde près de moi ~ On va sortir les sucre d’orge pour l’occasion !

Les soirées comme celles-là, quitte à être malade, j’aimerai en passer toute ma vie, et bon, je suis bien parti pour en passer de superbes et j’en profite jusqu’au bout ! Je parle de Noel qui approche te de l’idée qui s’est pointé à l’improviste, apparemment elle a bien fait ! Par contre, je n’avais pas réfléchi à l’achat « à la base je pensais que ce serait à nous de les fabriquer ou alors on achète des petits trucs sympa, tu vois ? que chaque élève puisse donner un truc qui lui appartient, qui a été fait par lui, ou alors qu’il a acheté, pas trop couteux et voilà, mais l’idée de pirater le compte de l’école… c’est pas une si mauvaise idée ! » Surtout à nos deux cerveaux, et je parie aussi qu’on arrivera à trouver des gens pour se rallier à notre cause. Bien sûr, des gens de confiance, sinon, où serait la surprise, n’est-ce pas ? Mon petit sourire ne cesse de grandir quand on arrive près des chambres, je le laisse le temps d’aller récupérer du grignotage et pas n’importe lequel !

Quand je reviens il attend sagement la surprise et ça me fait rire, je sors de derrière mon dos une petite boite en carton pour l’ouvrir et le laisser constater. Je l’ai ouvert avant, bien sûr, pour ne pas avoir la mauvaise surprise de lui ouvrir une boite vide sous le nez ! Des sucres d’orges, du pain d’épice, et plein d’autres sucreries, il n’y en a pas beaucoup, j’en ai gardé pour Leia et le reste était censé être pour moi, mais ma gourmandise ne suffira quand même pas. « Sers-toi, je sais bien que l’école aussi en a de super, mais ceux-là viennent de ma mère, et le pain d’épice c’est elle qui l’a fait… autant te dire que c’est une tuerie et que c’est fait avec amour, le meilleur ingrédient au monde » même si je sais, ça fait très fils à maman de dire ça, bah, c’est un peu vrai, merde, j’ai qu’elle pour me soutenir réellement. Je m’assois en face avec un bonhomme que je croque sans ménagement pour sa pauvre jambe. « Je n’ai pas beaucoup nagé au final, mais, je pense que ça va, je ferais mon sport régulièrement » enfin, je vais essayer, mais ça, je pense qu’il le sait d’avance, je ne suis pas très motivé, en fait ça dépend vraiment pour quoi ! J’espère me tenir ! Enfin bref « Alors, ça te plait ? Hey, tu comptais rentrer toi ? Ça… ça se passe bien chez toi ? » Je sais que ça peut être délicat, un peu comme avec ma mère, donc je pose prudemment la question en espérant que ce soit correct au moins pour lui. Leia et moi avons vécus un peu la même chose à quelques différences près, mais ce n’est pas tous les foyers qui sont comme ça, ni qui réagissent pareil d’ailleurs. Je suis peut-être un peu trop curieux de savoir s’il existe une famille parfaite sur terre…

« Elles sont bizarres mes questions, je sais, mais bon, tu me connais depuis le temps » je m’étire et baille en même temps, en essayant de garder la bouche fermée. « Mais je ne sais pas, je les poses quand même, ça vaut toujours le coup de tenter. Tu as cru au père noël longtemps ? » J’ose même pas raconter de mon côté, ça a été facile de cramer, mais je voulais quand même y croire. Quand j’y pense, cette douce innocence qui nous habite quand on est gosse, c’est ce qui nous manque le plus une fois adulte, et c’est ce que je n’ai pas envie de perdre, sans doute, en vieillissant, même si je sais que je suis moins émus que lorsque j’avais 5 ans, ce qui est normal évidemment, enfin, une machine à remonter le temps, ça pourrait être bien, non ? Père noël ?

Les gâteaux ont l’air de lui plaire et j’acquiesce quand il me parle des mamans et de la cuisine, c’est fout ça ! Quand on dit qu’elles sont irremplaçables ! Je ris quant à sa remarque « toi au moins elle te laisse entrer dans la cuisine, la mienne, même avec toute la bonne volonté du monde, elle sait que je vais faire cramer quelque chose et c’est même pas volontaire » encore heureux, mais bon, dès fois que je fasse des expériences, mais même pas ! « Je m’améliorerais un jour en prenant des cours de cuisine avec elle, ça vaut mieux… ou alors, espérons aussi que ma princesse soit bonne cuisinière » Mais ça… je ne sais pas, au pire on fera sauter des cuisines ensemble ? C’est pas grave si on ne vit que de surgelés et de restau ! Quant à sa proposition… « C’est gentil Jun et… j’aimerai bien, oui, mais vraiment, si t’en a marre de moi parce que je suis mauvais élève, faudra me le dire, je compte sur toi ! » parfois, même en le voulant, y’a des trucs pour lesquels on est pas fait et j’ai l’intime conviction que ça sera laborieux le kung-fu pour moi ! Mais je veux bien essayer, après tout, je n’en sais rien… je me découvrirais peut-être des talents cachés !

Je lui demande si c’est bon, mais j’ai déjà ma réponse. C’est cool ça, d’ailleurs, j’imagine pas les fêtes sans ça, c’est un peu casse pieds d’être coincé. Je me demandais si c’était pareil pour Jun, visiblement oui, je suppose qu’il est lui aussi proche de ses parents, c’est une bonne chose.  « Oh, c’est juste que certains ici ont pas autant de chance que nous et comme on ne parle pas souvent de ça toi et moi, j’avais peur de faire une gaffe » vous imaginez si l’un de ses parents n’était plus ?... non, je veux même pas à vrai dire. Ce n’est même pas tant que ça ne me concerne pas, c’est la simple idée de raviver ce genre de souvenirs à un ami. Je vis l’absence comme un manque énorme, mais mon paternel est toujours là et j’en ai bien conscience… enfin.

Je détends l’atmosphère avec une autre question, il ne dit pas grand-chose, mais c’est normal, il rit et moi avec. « Les gosses sont vraiment vicieux quand ils veulent, et pourtant, ce sont les êtres les plus innocents qui soient, ce paradoxe quoi ! Oh, tiens, tu as des enfants dans la famille ? » Que ce soit ceux de tantes ou d’oncles, je n’ai pas trop cette chance, j’aurais aimé, ça m’aurait peut-être aidé de savoir m’occuper d’un enfant… comme peut-être apprendre à me responsabiliser tout seul ? Pff, puis ça va en vrai je suis pas celui qui cause le plus de problèmes je crois ! « Hey alors, comment on s’y prend pour les cadeaux ? Tu as une préférence ? » Simple curiosité, j’aimerai bien qu’on décide de ça pour jouer les pères noël cette année, et surprendre tout le monde !  Je baille, un peu fatigué, mais attend sagement en m’étirant. Même si je n’ai pas fait grand-chose, je vais surement avoir des courbatures et c’est Jun qui rira demain matin en me voyant bouger comme un petit vieux… rah, qu’est-ce que j’ai pas fait encore ! « Dis, j’y pense, t’es pas un tyran comme prof de sport, hm ? Tu vas pas me forcer à faire des pompes toutes les trente minutes hein, hein ? » Je plaisante bien sûr, quoi que ? Bon, ok, je m’inquiète un peu, juste un peu !

Oh mais apparemment je ne suis pas le seul ? C’est rassurant « ça fait au moins un petit défaut que je découvre chez toi ! Haha ! ça m’étonne un peu » bon, je le prends pas pour un surhomme bien sûr, mais c’est juste qu’on a du mal à imaginer qu’il puisse rater quelque chose, maintenant, je le saurais, et c’est quand même amusant de savoir qu’on pourrait tous les deux se retrouver dans un cours de cuisine, j’imagine même la scène, ça pourrait être terrible ! J’aborde ensuite un sujet délicat, en tout cas pour moi et me rends compte que ça ne l’est pas pour lui. Je crois qu’il s’est confié parce que j’ai… dis qu’on ne parlait pas beaucoup de ça, je vais me sentir coupable à force. Mais j’écoute en faisant les gros yeux ! « C’est… c’est presque choquant, enfin, je veux dire, ça pourrait être mon histoire… mon père est parti pour une autre femme je crois, mais je ne sais pas s’il a eu d’autres enfant, je le connais bien trop peu… à croire que les pères de notre générations manquent à leurs devoirs… » Je masse ma nuque avant de venir lui frapper doucement sur l’épaule « T’en fais pas, tu vas y arriver, puis je rêverais d’avoir un frère comme toi, si tu savais ! » Un petit clin d’œil en guise d’encouragement et je me rassois. C’est vrai quoi, bon, je doute que mon père soit le sien aussi, j’imagine le pire à vrai dire si c’est le cas, ça voudrait dire qu’on est trois d’une mère différente, le drame pour les trois femmes qui sont tombées enceintes… non, sérieusement, faudrait faire castrer le responsable à ce moment-là.

Je finis de grignoter, frappe dans mes mains sans faire trop de bruit et me dit que je risque encore une carie à ne pas me brosser les dents en temps et en heure. Mais bon, on va éviter de se faire surprendre en pleine fraude. En parlant de ça… le sujet de ce bal de fin d’année me titille, c’est excité comme une puce que j’écoute attentivement son point de vue. Je suis un peu déçu mais ce n’est pas plus mal, mieux on organise, mieux ce sera pour tout le monde ! « Oh ouais, c’est carrément chouette ! J’espère juste que tout le monde aura des cadeaux pour Noël, c’est toujours triste quand certains, comme euh… des étudiants étrangers, les reçoivent en retard, ou n’en ont pas, voire pas seulement les étrangers. Enfin, t’as compris. Mais ce sera pareil pour les chocolats et puis ça remontera le moral de la première fournée si jamais » bah oui quoi, c’est un très bon réconfort le chocolat il parait ! Je ne me noie pas dedans quand je vais mal, je me mets en PLS au pire, mais je ne peux pas ignorer les vertus psychologiques ou neurologiques que ça peut avoir, puis c’est pas mauvais… roh, pourquoi je dis toujours des trucs comme ça hein ?

C’est comme le sport, je m’en plains un peu et Jun me promets qu’il est pas un tyran, tant mieux ! Je souris de toutes mes dents. « Alors j’essaierais volontiers, et si ça n’est pas fait pour moi au moins j’aurais pas de regret » Je soupire et m’affale, le ventre plein « je peux plus rien avaler je crois » j’en ai pas mangé beaucoup, mais ma mère sait faire en sorte que ça dur avec moi, elle a fini par trouver la combine pour que je ne réclame pas au bout de deux jours ! « Hey Jun, c’est pas trop cool ça ? On a même pas besoin de réunion si on veut organiser quelque chose pour le dortoir ! Bon, sauf pour tous les dortoirs, mais… juste pour le nôtre, trop pratique d’êtres direct dans la même chambre ! Tiens, d’ailleurs… j’avais voté pour toi, mais je me demande qui a bien pu voter pour moi, je suis pourtant super maladroit ! » j’ai des idées farfelues par contre, c’est ça peut-être ? Je ne sais pas, je me demande encore ce que les gens peuvent me trouver, je suis plutôt discret malgré le fait qu’on me remarque pour mes bêtises quand j’en fais… mais j’espère être à la hauteur !

Je sais bien que ce n’est pas l’homme parfait, mais disons que ce n’est pas facile d’imaginer son modèle avec des défauts. Même quand il me les décrit, je trouve ça drôle et je ris en faisant attention à ne pas me faire entendre. Je grimace quant aux sermons et au mal de son partenaire, mais je suis certain que ça va. Puis, ça arrive, on ne peut pas être bon en tout, j’étais juste persuadé que lui était plus gâté que les autres. « Ah… j’aurais payé pour voir ça, même si je crois que je serais venu foutre la pagaille encore plus si j’avais voulu t’aider. La chimie, c’est pas vraiment mon truc non plus, je me débrouille plus en physique » dommage que ce ne soit pas du sport que je parle… là je sais que même si je fais des efforts, je ressemble à une chochotte, pas que ce soit une mauvaise chose, c’est plutôt drôle, j’imagine, puis je me fiche pas mal des moqueries, mais à force ça pèse. Et même pour moi, c’est pas une vie que d’essayer et ne pas arriver à faire plus de trois kilomètres sans tomber dans les pommes. On se complète presque en plus d’avoir des passions en commun, c’est tellement fort !

Je lui confis que j’aurais voulu avoir un frère comme lui, que pour moi c’est tout comme s’il l’était et ça me fait chaud au cœur d’entendre que pour lui c’est pareil. J’approuve d’un oui vif de la tête tout en souriant. En parlant de cette ambiance, on en vient à vouloir partager avec les autres et j’avoue que Noël était une bonne idée. Bon, par contre, c’est un peu mort pour cette année. Il rebondit sur la St Valentin et c’est vrai que ça peut aussi s’appliquer, je gratte mon menton « hm… ça dépend des familles, mais la saint valentin, cette année, pour moi, c’est important ! » Faut dire que les années précédentes, les filles qui offrent des chocolats à leurs amis et leurs copains me passaient un peu au travers comme si j’étais inexistant. C’est ça ou alors moi aussi je les évitais parce qu’il n’y en a qu’une seule qui m’intéressait… enfin, peu importe, c’est un peu gênant. J’approuve l’idée, faut qu’on réunisse les scientifiques pour en parler. Chef de dortoir, non, mais j’en reviens toujours pas.

Je disais justement que c’était bizarre qu’on ait voté pour moi et je ris en sachant qu’il a fait la même chose « Mais le hasard fait trop bien les choses ! Et du coup, hm… une idée pour emmerder les sportifs, oh j’en ai plein, mais elles sont un peu dingo… si t’es preneurs, on peut faire le tri ? » Oui parce que si personne ne nous stoppe, c’est certain qu’on va aller beaucoup trop loin ! « Il a fait quoi d’ailleurs ? T’es pas obligé de me dire hein » je masse ma nuque, puis reprend de toute façon sur ma lancé après l’explication. « Les vestiaires, y’a qu’eux qui utilisent vraiment les vestiaires, suffit de connaître les horaires pour les transformer en schtroumpf avec de l’eau colorée ? Ou alors du poil à gratter… ça, c’est l’enfer, on m’a déjà fait le coup, je te dis que ça ! Bref. Y’a aussi hm… ceux qui ont un téléphone, mais ça c’est un peu plus salaud de les mettre sur écoute en quelque sorte, tu vois ?... c’est vraiment pas les idées qui manquent, mais elles sont cruelles un peu, et j’avoue que je suis pas très compétitif, mais c’est quand même drôle de se renvoyer la balle comme ça ! T’en penses quoi ? »