J'imagine bien la scène, Jun faisant peur à sa mère. Vu qu'il rit ça doit être une blague alors je souris. Après tout, s'il a toujours été sympa comme il l'est avec moi. Il n'y a aucune raison pour que sa mère ait peur de lui. Même si je suis du genre méfiante, je veux essayer lui faire confiance. Je me mords la lèvre pour ne pas rire. On a vraiment des points en communs, c'est fous ça. Je n'ai pas le souvenir d'avoir déjà vécu ça. Je ris lorsqu'il imite sa mère. Ca devait être sympa tiens ! Je repense à mes parents et je ne peux m'empêcher de sourire tendrement. Ma mère est exactement comme ça. Quant à mon père, il ne peut pas s'empêcher de me prendre dans les bras, alors qu'il sait que je n'aime pas ça, ou du moins, c'est ce que je fais croire, car je dois reconnaître que ça me plais. «Je vis la même chose, quand on est avec eux, ils deviennent fous, car on ne tient pas en place, mais dès qu'on ne vis plus avec eux, ils s'ennuient.» 

Ils ont toujours été là pour moi, dans les bons ou mauvais moments, ils n'ont jamais douté de moi, même s'ils savent que je suis impulsive. Je suis reconnaissante de les avoir et j'essaie de les rendre fiers le plus possible. Bien évidemment, je suis bien trop impulsive pour y arrivé... «N'hésite pas à me dire si ça ne va pas. Je m'en veux tellement, excuse moi encore....

Je déteste me retrouver dans ce genre de situation. Il n'a rien fait dans le fond mis à part d'être maladroit et je me suis montré encore plus maladroite ! Qu'elle, imbécile, je suis ! Étant assez en confiance, je me livre un peu à lui, sans pour autant rentrer dans les détails. Vue mon vécu, je préfère garder une certaines distances, on pourrait facilement se faire des idées quand on apprend qu'une fille à été harceler par un garçon qui voulait coucher avec elle, et qui pour se venger à répandu des rumeurs sur cette même fille, et qui en plus de ça a faillit se faire violer par un de ses profs, n'importe qui pourrait croire que cette fille est une allumeuse et à tout fait pour. En tout cas, c'est ce qui s'est passé pour moi. 

«Je l'espère sincèrement. Sinon j'ignore comment je vais réagir et il est hors de question de décevoir mes parents...»  Je ris amèrement. « C'est peu dire.... Si je suis arrivée ici, c'est en parti à cause de ça. Je ne pouvais plus continuer à aller dans une école où on lance des rumeurs sur moi sans arrêt... Mais bon, j'imagine que je ne suis pas la seule à en avoir. Je ne sais pas si je vais arriver à reprendre confiance, mais j'ai vraiment du mal»  Je joue nerveusement avec mes doigts, pour me donner du courage. «Ouais, ça paraît peut-être bizarre, mais ouais, et à cause de ça, j'ai compris que mes amis n'étaient peut-être pas de vrais amis... Et j'ai réalisé que certains étaient de mauvaises fréquentations.... Mais c'est du passé maintenant, ça va mieux.» 

Je soupire, je n'aime pas me montrer faible et pourtant, il faut reconnaître que sur ce sujet, je le suis. Quand on me voit, on ne voit que la Mee Na qui est forte, qui fait un sport de combat, qui peut être insultante, froide, peut être méchante qui sait ? Mais c'est tout, on ne cherche pas à savoir pourquoi cette Mee Na est comme ça. Qu'est-ce qu'il lui est arrivé pour qu'elle se montre comme ça.

J'observe toujours Jun, inquiète. Je connais ma force et je sais que je n'ai rien contrôlé sur ce coup-là et je m'en veux. Heureusement qu'il ne m'en veut pas, car il est sympa pour le coup. À vrai dire, c'est comme si on été pote depuis longtemps, ou que nous sommes frère et sœur, amusant comme situation. J'arrive à me confier à lui, chose très rare pour moi, et je me mords la lèvre, honteuse en pensant qu'il me trouve fragile. «Je te préviens, je ne me plains pas. Je déteste qu'on me plaint ou quoique ce soit du genre. Je vais mieux, je suis maintenant ici alors faut laisser ça au passé.» » Ouais, enfin, j'ai toujours cette peur angoissante en moi, mais fière comme je suis, je préfère le garder pour moi. Après tout, on se connaît à peine lui et moi, qui me dit qu'il ne va pas en parler dès qu'il pourra ? Arf, arrête Mee Na tu psychote toute seule là.

«Ne t'inquiète pas ça va aller, mais je suis d'accord pour qu'on casse ensemble quelques gueules ! Je suis sûr qu'il y a des têtes de con qui n'attendent que ça en plus » Je ris en me détends un peu. Il arrive à me faire rire et ça fait du bien. Moi qui suis nouvelle ici, je n'ai pas vraiment eu le temps de discuter aussi bien avant ce soir, et ça m'a manquer.  « Quand tu iras mieux, ça serait sympa qu'on s'entraîne ensemble, histoire de voir ce que tu vaux dans le kung-fu, je suis sûr que je te rétamerais à nouveau ! »  Je lui fait un petit clin d'œil taquin, avant de rire, puis je redeviens sérieuse. «Oh oui, je sais que ça m'a rendue plus forte, même si je suis plus violente qu'avant.... J'ignore si je suis une bonne ou une mauvaise personne, je suis tellement impulsive que parfois j'en doute. Après pour tout avouer, j'aide lorsque quelqu'un a des problèmes, je peux aussi écouter quand il y a besoin, mais si c'est juste pour se plaindre et tout bah là nan, je ne peux pas.»  

Je souris de nouveau puis soupire en le voyant toucher sa bosse. Merde merde de merde, il n'a pas l'air de mériter ce que je lui ai fait. «Pas de soucis, je t'accompagne à l'infirmerie de l'école si tu veux. Et puis si besoin, je t'aiderais si tu en as besoin d'accord ? Je m'en veux vraiment pour ça...»  Je souris tristement en repensant à mes parents qui ont eux du mal à accepter que je m'éloigne d'eux, mais j'en avais besoin pas à cause d'eux, non bien au contraire, mais vraiment à cause de toutes les histoires que j'ai eue, et pour être honnête j'ai eu peur de sombrer à un moment.
J'aide discrètement Jun pour ne pas le vexer et le suis sagement. « Oh non, pas du tout au contraire, j'allais te le proposer, après tout, on va dans la même école donc on aura tout le temps de se revoir hein ? » Je souris toujours pour le rassurer. Il ne doit pas s'inquiéter pour moi, c'est lui le blessé après tout.