Comme son nom peut le laisser entendre, Seo Toneri est né d’un père coréen et d’une mère japonaise. Il a passé les six premières années de sa vie à Busan, son lieu de naissance donc, avant que ses parents décident de déménager suite à l’arrivée de sa petite soeur.
Toneri a manifesté très vite de l’intérêt pour les animaux, et c’est suite à un dessin animé où il a remarqué des cavaliers qu’il a cassé les pieds de ses parents à n’en plus finir pour pouvoir « faire du poney ». Ces derniers ont eu un peu de difficulté à trouver un centre, mais le petit bonhomme a pu monter pour la première fois à l’âge de cinq ans. Il n’a depuis jamais cessé.
Le déménagement pour Séoul a également obligé la recherche d’un nouveau centre, en plus de la rentrée en école primaire. Lors de sa scolarité, Toneri a souvent connu des brimades parce qu’il pratiquait un « sport de gonzesse », et qu’il « faisait à cheval pour compenser le fait qu’il n’était pas monté comme un étalon ». Difficile de ne pas se sentir vexé dans son âme de mâle, mais les enfants sont connus pour ne pas toujours être tendres entre eux. Jusqu’à son avant dernière année de collège, Toneri était d’ailleurs petit et frêle. Et puis en quelques mois, il a fait une telle poussée que personne ne l’a reconnu au retour des vacances d’hiver (« c’est qui le nouveau ? »). Poursuivant ses rêves il avait en effet entre-temps effectué un stage à l’étranger auprès d’un entraîneur spécialisé, mais on lui envoyait ses cours pour qu’il ne perde pas le fil.

Le jeune homme n’a jamais rien négligé dans ses études aussi bien que dans son sport favori. Les compétitions et entraînements d’un côté, les devoirs et examens de l’autre. Des journées bien remplies, mais Toneri préférait être ailleurs que chez lui. Il n’avait jamais trop su pourquoi, mais même s’il s’entendait bien en apparence avec ses parents, il y avait un malaise. Ils s’occupaient de sa petite soeur de plus en plus, le laissant prendre son indépendance. Toneri se confiait davantage à son entraîneuse sur ses soucis autant que ses joies.
C’est lors de ses années lycée qu’il a rencontré un jeune homme, de quelques années de plus que lui, qui deviendra comme son mentor. Quelqu’un qui fait aussi de l’équitation. Toneri s’est subitement senti moins seul. Bien sûr il a des amies dans cet univers qu’il apprécie tant, mais une présence masculine lui manquait. Avec les mois qui passaient, Toneri a fini par comprendre qu’il éprouvait plus que de l’affection. À dix sept ans, c’était le temps des premières fois.
L’équitation, c’est du bonheur, mais c’est aussi le troisième sport le plus dangereux. Il avait déjà chuté, été blessé, mais il avait eu de la chance, un bras cassé. Plus de chance que lui. Il se souviendrait à jamais de cet image, voir l’être qu’il préférait voler par-dessus son cheval, se prendre de plein fouet l’obstacle et s’effondrer à terre... Rester immobile. Oui, quand on fait un concours, on connaît les risques, on choisit de les prendre. Mais est-on jamais réellement préparé !

Non, pas mort, mais les jambes paralysées, à vie certainement. Toneri avait à peine pu le revoir, juste le temps d’apprendre qu’il partait à l’étranger, ses parents souhaitant un meilleur climat pour se rétablir. Toneri avait envoyé des mails, des messages, des lettres. Il n’a jamais eu de réponse.
Pourtant la vie continue. Il faut toujours remonter en selle après une chute ! Et il s’y est plongé à corps perdu, éternel insatisfait, toujours plus dur avec lui-même. Il a obtenu son diplôme de fin de lycée avec brio, remporté les concours qu’il souhaitait. Et avec le sourire ! Ses sentiments ne regardaient que lui.
Son travail lui a permis d’obtenir une bourse pour la Yamang Institute. Il a d’abord intégré la prépa, par choix ; question de planning. Il est maintenant en deuxième année à l’université, il travaille et s’entraîne toujours autant. Chacun son dada !