La première impression qu'a le monde sur moi est certainement celle d'un gosse de riche pourrie gâté, d'un simple gosse tentant de jouer le rebelle pour se faire remarquer par ses parents absents. Le stéréotype parfait du pauvre gamin en manque d'amour, mais honnêtement ma vie est loin de ressembler à celle de ces ados né avec une cuillère en argent dans la bouche. J'ai vécu dans une famille qui ne m'a jamais aimé à ma juste valeur, j'ai grandi au sein d'une famille obnubilée par une seule et même personne... Par ce frère indigne que je déteste plus que tout.

Je suis né exactement trois ans après mon frère ainé, un frère qui m'a donné mon nom. Go Jin Wuk... Un nom qui me donne envie de gerber rien qu'en repensant à celui qui me l'a choisi. À ce mec censé être mon frère mais qui a toujours caché la vérité... Qui a toujours fui pour protéger sa petite personne. Un lâche comme on n'en trouve plus.
Enfin passons. J'ai grandi sans l'amour de mes parents, cet imbécile m'a toujours volé la vedette avec ses bonnes notes, ses prix remportés à de diverses concours et ses chances de devenir quelqu'un de grand. Pendant que j'essayais de gagner leur amour en travaillant comme un acharné, en bossant comme jamais jusqu'à en faire des nuits blanches, à ne plus manger au risque de perdre du temps, lui il se la coulait douce.

J'ai appris le japonais jusqu'à en devenir limite bilingue pour les voir fière de moi, j'ai bossé dans les laboratoires du collège pour réviser et trafiquer des expériences, pour la simple et bonne raison qu'un scientifique était voué à un avenir radieux. Avec des bonnes notes, des prix de chimie et autres ils m'auraient aimé... Je le sais. Mais malheureusement pour moi ma tentative n'a jamais marché. Alors j'ai tout simplement abandonné ce rôle de faux intello, j'ai cessé de réviser, d'apprendre tout court et je me suis laissé couler reprenant mon ancienne place de cancre .

À mes quatorze ans, j'ai découvert ma véritable voie... La natation. Si seulement j'avais su, ce qu'il m'attendait après ça.

Mon coach m'a toujours encouragé, il disait de moi que j'avais un talent fou, un prodige des eaux. Avec lui à mes côtés je me sentais enfin revivre, j'avais un but dans ma vie et je pouvais enfin oublier mes parents. -Bien que de les attendre tous les soirs au poste de police était une mauvaise manière de les oublier.- malheureusement ce substitue du bonheur ne dura pas fort longtemps, mes parents furent mis au courant de mon "talent" et ils prirent ça à leur avantage. Autrement dit j'étais devenu leur tendre et chère poule aux œufs d'or . N'allez pas croire qu'ils m'ont chéri suite à ça, bien au contraire !

Je vous épargne les détails ou non ? Bien c'est comme vous le voulez, mais je vous préviens ce n'est pas joli.

Comme je le disais après avoir découvert mon secret mes parents ont trouvé la solution concernant le fils inutile que j'étais. Ils m'ont inscrit à des concours, m'ont forcé à m'entrainer encore et encore jusqu'à l'épuisement, ils ont négligé ma santé et mon épaule en a pâti durement. J'ai fini à l’hôpital, tantôt pour des blessures liées à ma pratique d'autre à cause des coups qu'a recommencé à me porter mon père. Je te vois venir avec ta pitié de merde ! Alors je t'en prie ferme là !

Je voulais devenir le meilleur, je suis devenu le meilleur mais j'en ai payé le prix. C'est ironique n'est ce pas ? Ces personnes se présentant comme mes parents m’ont retiré ce bonheur que j’éprouvais en nageant… L’argent, l’argent et uniquement l’argent, gagner, remporter plus de médailles, plus d’argent, plus de prix, gravir les échelons… Je n’éprouvais plus de bonheur en nageant rien que de la tristesse et de la haine, je haïssais l’eau, elle me dégoûtait, me rendait malade ! Je devenais fou.

J’ai fini par me faire reconnaitre dans le milieu de la nage et les contrats sont venus avec . Que ce soit des agences recherchant de jeunes athlètes pour représenter leurs produits, d’écoles souhaitant m’offrir une bourse ou de proposition de sponsoring. J'avais le monde à mes pieds mais je ne le voulais pas, je ne voulais pas devenir un robot et continuer ainsi à remplir ces foutus contrats ! J'ai fini par craquer, j’ai tout envoyé bouler, ma passion devenue prison et mes contrats obligeant mes parents à rembourser les dommages… Ils m’ont détesté et les coups ont repris avec plus de violence.

J'ai cru ne jamais pouvoir m'échapper de cet enfer mais contre toute attente mon billet vers la liberté est arrivé plus tôt que prévu … Yamang Institut, une bourse, une chance de m'enfuir loin d'ici. J'ai intégré Yamang même si la personne que je déteste le plus au monde s'y trouve elle aussi...mon frère.