Au fur que je parle ma tête contre son front, il me serre contre lui. C'est seulement maintenant que je comprends à quel point il m'a manqué. Bien entendu, il m'a manqué tout les jours. Mais là, dans ses bras, c'était comme si j'étais à nouveau à ma place. Puis c'est à son tour de parler. Il me parle de son frère, d'organisation. Je rélève ma tête vers lui, mon regard se plante dans ses yeux. J'ai peur de comprendre... Mais quand il me dit qu'il m'aimait tellement, je baisse mon regard. Il a utilisé le passé. Alors que moi, j'ai attendu qu'il vienne, qu'il fasse le premier pas pendant plus de cinq ans.

Des papillons dans l'estomac. Mon regard surprit. Je ne dis rien. Y a rien à dire après tout. Il m'aime encore. Est-ce vrai où bien est-ce juste la situation, l’émotion du moment? Rien à faire, je réfléchirais à tout ça après. Je pose mes lèvres contre les siennes, pour profiter de cet instant de douceur.

Ses mains se posent sous mes fesses, alors que nous nous embrassons. Comme avant, j'encercle sa taille de mes jambes. Quoi que nous avons certainement passer l'âge de nous embrasser comme des lycéens contre un arbre. Ou de nous cacher de nos colocataires pour étudier notre cours de biologie. Il était devenu un espère en anatomie en quelques heures de pratique lors de notre dernière année de lycée. En repensant à ça, je souris contre ses lèvres.

De l'endroit où nous étions à son logement, il n'y a pas cinquante mètres. Heureusement pour nous, les élèves sont toujours dans le réfectoire. Des bruits venant de l'une des pièces communes nous font comprendre que c'est le moment où on va leur annoncer qui a le privilège de ne rien faire cette semaine comme corvée. On se regarde, on se sourit.

D'un geste du pied, il referme la porte derrière lui. Me posant sur le sol, reprenant mes lèvres contre les siennes. Mes mains déboutonnent sa chemise. Il me pousse doucement vers son lit. [...]

Ma tête sur son torse, je le regarde, repensant à ce qu'il m'a dit plutôt. Il pensait avoir fait le bon choix. J'ai peur de comprendre au faite. Je connaissais sa situation familiale. Nous avons vécu ensemble, dans son studio entre la fin du lycée et le moment où je partais. Un mois.

Qu'est-ce que tu voulais dire par faire le bon choix? Je me remonte un peu, prenant appuie sur mes coudes, le regardant droit dans les yeux. Mais j'ai une autre question qui vient se rajouter à la première. Celle dont j'attends une réponse depuis la naissance de Han Bae. Pourquoi fais-tu comme si tu ne savais pas que tu avais une fille? Je t'ai écrit après sa naissance. Je ferme les yeux et m'allonge à côté de lui.

Sur le moment, rien d'autre ne compte. Moi, Bo Bae, enfin réunis et sa chaleur, sa peau douce, la galaxie dans ses yeux. J'ai vécu dans la douleur, les regrets et l'espoir, priant pour que ce jour arrive. Pour que l'univers m'offre une deuxième chance. Une chance de rattraper les choses avec Bo Bae. Je n'avais jamais aimé personne d'autre. Je n'avais jamais voulu aimer personne d'autre. Je n'avais même jamais regardé quelqu'un d'autre. Il n'y avait qu'elle. Il y a dix ans et aujourd'hui, rien a changé. Je l'aime toujours autant, et la seule chose que je veux maintenant, c'est lui exprimer ça par mes gestes, ma douceur, qu'on se retrouve enfin.

Ce n'est même pas physique, c'est bien plus que ça. Ce que je veux maintenant c'est être le plus proche d'elle possible, et ne plus la lâcher. Je la prends donc contre moi et parcours les cinquante mètres qui nous séparent de ma chambre en quelques secondes. Puis, avec toute la douceur du monde je la pose sur le lit et l'embrasse avec tendresse.


Je sens les battements de son coeur contre moi, et ça, c'est la plus belle musique du monde. Je ne comprends toujours pas ce qu'il passe, mais j'ai arrêté de me demander. Rien ne sert de se prendre la tête avec le pourquoi du comment, ce qui est important pour le moment a sa tête posée sur mon torse nu, ses cheveux emmêlés entre mes doigts joueurs.

Seulement, même si j'avais prié à genoux, le temps n'aurait pas pu s'arrêter, et les choses sérieuses devaient forcément arriver.
Bo Bae relève la tête vers moi, et me pose ensuite une question que je ne comprends pas vraiment, avant de reformuler, et me demander pourquoi je faisais celui qui ne savait rien. Elle m'aurait prévenu ? La dernière que j'ai reçu était sa lettre de rupture.

Rien que d'y repenser, mon coeur se serre. J'ai envie de retourner dans le passé pour prendre le jeune Han Seol dans mes bras, et lui dire d'être fort, que ça ira mieux après, même si c'est un mensonge. Ça n'a jamais été mieux. J'ai toujours eu ce vide dans la poitrine, et dû apprendre à vivre avec. Certains jours je le supportais alors que d'autres, j'en avais la nausée. Comment expliquer ça à Bo Bae ? Comment lui dire que j'ai retenu ma respiration jusqu'à aujourd'hui, quand je l'ai enfin revue ? Comprenait-elle seulement ?

Je reste silencieux après cette dernière question, me demandant quelle était la meilleure manière d'y répondre. Finalement, je décide de lever les barrières. Ça a toujours marché comme ça entre nous de toute façon.

La dernière lettre que j'ai reçu était ta lettre de rupture, Bo Bae. Je n'ai jamais eu le moindre doute concernant l'existence de Han Bae.. J'ai presque envie de pleurer en prononçant son prénom. Voilà un autre regret qui va me ronger.. Si j'avais su, j'aurais pu aller jusqu'à braquer une banque pour vous apporter ce dont vous aviez besoin. Je me redresse et me met sur elle, la fixant droit dans les yeux, comme si je pouvais y trouver son âme à l'intérieur. Comment as-tu pu penser que je m'en ficherais ?

Nous avions été élus le couple le plus mignon à notre époque à Yamang. Combien de fois Han Sol a pu se faire engueuler par l'un des profs surveillant car il m'attendait devant mon dortoir juste pour que je vienne le voir s'entraîner. Ma tête sur son torse, je le regarde souriante, heureuse même. C'est comme si nous n'avons jamais été séparé. Comme si on s'était vu hier. Le rythme de son coeur, e berce. Sa main dans mes cheveux aussi. Pourtant, ses paroles me trotte dans la tête. Et en bonne scientifique, je lui pose la question.

Sauf qu'il a l'air perdu, alors que mon regard est dans le sien. Puis y a l'expression qu'il a eu quand il a su qu'il avait une fille. C'est impossible qu'il soit devenu si bon comédien en sept ans. Impossible. Et là, je reprends ma question la formulant autrement.

Han Sol a l'air perdu. J'aurai presque envie de rire de revoir sa mimique quand il se concentre et qu'il se retrouve dans ses pensés. Mais j'ai besoin de savoir pourquoi il n'a jamais répondu à ma lettre. Il ose me dire qu'il ne l'a jamais reçu. Là, j'ai envie de rire jaune. Et moi, je suis la présidente du pays. Il essaye certainement de faire de l'humour, sauf que cette fois-ci ça ne fonctionnera pas. Des années sont passés, j'ai apprit à ne plus rire aux blagues de celui que j'ai aimé et que j'aime encore. Je le sais, je le sens. Seulement maintenant, je me sens comme si j'étais en sécurité dans ses bras comme avant.

Il change nos positions sans que je puisse dire quoi que ce soit, perdue dans mes pensés à mon tour, commençant surtout à bouillir près à éclater. Lui, sur moi. C'est pas la même chose qu'il y a quinze minutes. Son regard dans le mien, je mordille ma lèvre pour ne pas me mettre à pleurer de nouveaux. A la place, je secoue ma tête avant de passer mes bras autour de son cou. Car j'ai besoin de le sentir près de moi, j'ai besoin de savoir qu'il est là. Son odeur m'a manqué, ses blagues nulles qui ne font rire que moi.

Comment as-tu pu croire que j'avais rencontré quelqu'un d'autre? Les repproches voilà ça va commencer. C'est pas de ma faute, je suis ainsi. J'ai besoin de le voir souffrir comme j'ai souffert. Comment tu as pu me laisser partir si tu m'aimais? Comment j'ai pu tomber enceinte? Comment tu ... Enervé,voilà, je le suis. C'est pas de l'argent qu'on avait besoin. Elle, d'un père et moi d'un mari. Je me rends compte de ce que je viens de dire. Ma tête bouge pour que je regarde le mur. Avant de rigoler, d'une de mes conneries. Et arrête de mentir! Tu l'as reçu, j'en ai la preuve.

Sincèrement, je ne sais plus quoi penser, je ne sais plus quoi ressentir. J'ai envie de retourner dans le passé, à l'époque où nous pouvions encore rester allongés dans un lit, les doigts entrelacés, sans qu'une dispute vienne nous redescendre de notre petit nuage.
Je l'aime et je la déteste. Je m'en veux mais je suis en colère. C'est tellement le bordel dans ma tête que je ne sais même plus comment je m'appelle.

Et puis moi, essayant en vain de comprendre, je la regarde s'énerver, passif. Qu'est-ce que je peux faire ? Qu'est-ce que je peux dire ? Je ne l'ai pas reçue sa putain de lettre. Je pense que je m'en serais souvenu si j'avais lu "Au fait, tu es papa !" C'est pas le genre de nouvelle que tu lis en diagonale.
Alors quoi ? Elle s'inventait des excuses parce qu'elle culpabilisait de ne pas m'avoir prévenu ? Ou bien avait-elle véritablement envoyé cette lettre qui, par malchance, se serait perdue ?

Pour être franc, je n'en pouvais plus. Je ne pouvais plus réfléchir. Je ne pouvais plus rien faire parce que ma tête était déjà sur le point d'exploser.
Alors, comme quand on s'est rencontrés il y a des années plus tôt, je restai muet, à la fixer, ne pouvant plus laisser aucun sentiment me submerger, de peur de me noyer dedans.
Je l'observai s'énerver mais, ne pouvant rien faire de plus, je relâchai notre étreinte et m'assis sur le bord du lit.
Je restai silencieux quelques minutes, à me demander qu'elle était la meilleure réaction que je pouvais avoir, puis je finis par lui répondre, fixant mes mains sur mes genoux.
Ecoute, sincèrement je ne sais pas quoi te dire. J'ai pas reçu cette lettre. Je peux m'excuser, je peux culpabiliser, mais à part ça, je ne sais pas ce que je peux faire d'autre. Donc dis-moi clairement ce que tu attends de moi parce que je n'arriverais pas à le deviner. J'essayais d'être le plus sincère possible mais en même temps, je luttais comme un fou contre ma nature pour ne pas m'énerver et partir en claquant la porte. Oui je n'avais pas été là pour elle. Oui je n'avais pas été là pour Han Bae. Mais à part regretter de ne pas avoir été mis au courant, qu'est-ce que je pouvais faire d'autre ? Le passé était fait. En revanche, je pouvais me rattraper sur le futur. Je n'étais pas là pour vous. Mais à partir de maintenant je le serais. Je veux rattraper le temps perdu avec Han Bae. J'espère simplement que c'est possible... Je m'arrête un instant, relève les yeux vers elle, et complète: Et évidemment, je compte être là pour toi aussi. Même si je ne sais pas quoi faire.

Je parle et il est silencieux. Je parle et il me regarde. Là, si nous n'étions pas dans son lit, j'aurai l'impression de me retrouver des années en arrière, à l'époque où j'étais la seule à faire la conversation pour nous deux. Oh! Il a dû entendre parler de tout et n'importe quoi. Mais c'était mieux que d'avoir comme voisin de classe et co équipier pour les travaux de groupe un mec qui restait muet et qui n'hochait même pas la tête quand je lui posais une question. Puis doucement, il s'est mit à me parler jusqu'au jour où il m'a embrassé car je parlais trop. Là, à cet instant, c'est le lycéen du début que j'ai devant moi. Et ça m'énerve.

Enfin il bouge, Han Seol bouge sauf que moi je veux qu'il reste qu'il me serre dans ses bras. Mais non il s'écarte, s'assied et regarde ses mains. Ce que j'attends de lui? Franchement, j'en sais rien. Ce que j'ai attendu de lui avant? Qu'il m'empêche de partir, qu'il me dise qu'il ne voulait pas que je parte. Qu'il me serre contre lui. Qu'il soit là quand j'étais malade. Il aurait dû être là à l'accouchement. Quand elle était malade, pour ses premiers pas, son premier mot. Pour tout! Il aurait dû être là près de moi. Je ne sais vraiment pas quoi lui répondre. Sauf lui montrer le reçu qui est bien entendu chez ma meilleure amie.

Il me dit qu'il veut être là maintenant pour notre fille. Me demande si c'est possible. J'ai envie de lui dire qu'il a toujours été là. Qu'elle le connait comme moi je le connais. Que jamais je lui ai caché qui était son père. Chaque soir avant de s'endormir je lui racontais une anecdote sur lui, sur nous, sur notre vie. Qu'elle l'aime son père, qu'elle le veut près d'elle comme je le veux près de moi. Son regard dans le mien, je me sens m'envoler. Surtout quand il dit qu'il veut être là pour moi. Oh mon amour moi aussi je veux être là. Ré entendre ton rire, ressortir tes bras, tes baisers.

A la place, je me relève récupérant mes affaires et m'habillant. Un silence lourd enveloppe la pièce. Que puis-je faire d'autre pour le moment. Je me retiens toujours de ne pas pleurer. C'est affreux, la dernière fois est à la naissance de Han Bae quand j'ai comprit qu'il ne serait jamais là par ma faute. Raison pour laquelle je lui ai écrit cette lettre pour le prévenir. Mes yeux se ferment alors que je me retourne vers lui. Si tu veux voir Han Bae, tu as le droit. Après tout tu es son père et elle le sait. Sers moi dans tes bras, empêche moi de dire ce que je vais te dire. Pour moi? Ce soir était un erreur. Jamais il y aura de nouveau un nous deux. Tu m'entends? JAMAIS PLUS! JE N'AI PAS BESOIN DE TOI! PLUS MAINTENANT! TU M'AS PAS EMPECHE DE PARTIR, TU NE M'AS PAS REJOINT... Voilà je pleure de nouveau. Ca fait mal, j'ai mal de lui dire ça alors que la seule chose que je veux c'est qu'il me serre dans ses bras et me dise qu'il me pardonne pour tout. Qu'il me dise qu'il m'aime encore et que je suis la seule comme pour moi il est le seul que je n'ai jamais aimé.

Franchement, j'avais fait de mon mieux. J'avais toujours fait de mon mieux. Evidemment, j'avais fait des erreurs, mais comment pouvait-elle me reprocher quelque chose dont je n'étais pas responsable ? C'était elle qui ne m'avait pas prévenu ! Cette lettre dont elle parlait avait-elle simplement existé ? Je n'avais jamais rien reçu ! Je n'avais fait qu'essayer de ne pas sombrer, de tenir le coup pour Han Young. Après tout, c'était elle qui avait rompu pour un autre ! Et moi je ne lui en avais même pas voulu ! Non, je ne l'avais pas accompagnée, oui, vu qu'elle était enceinte, j'aurais dû le faire. Mais comment aurais-je pu le deviner ?

Si j'ai pris la décision de rester, c'était parce qu'à l'époque je pensais que c'était la chose la plus responsable à faire. Partir avec ma petite amie à l'autre bout du monde en abandonnant mon petit frère aurait été égoïste. Notre mère voulait qu'on aille à Yamang donc pour respecter ça, la seule chose à faire était de rester.
Et là quoi ? Elle me reprochait de ne pas être devin ? C'était déjà assez le bordel dans ma tête. Je m'en voulais pour tellement de choses que je n'étais même plus capable de les énumérer. Elle ne se rendait pas compte. Elle ne pouvait même pas imaginer. Et moi je ne pouvais plus supporter ça.
TU SAIS QUOI ? FAIS CE QUE TU VEUX ! JE NE VOIS PAS CE QUE JE PEUX FAIRE DE PLUS DONC SI TU N'ES PAS CAPABLE DE COMPRENDRE OU DE M'EXPLIQUER, JE CROIS QU'ON A PLUS RIEN A SE DIRE. C'EST CE QUE TU VOULAIS DE TOUTE FAÇON, NON ? Sur ces mots, je me levai et quittait la chambre en claquant la porte derrière moi. Il s'était passé trop de choses aujourd'hui. C'était un exploit de ne pas avoir craqué plus tôt. Là sincèrement, je n'étais plus en état d'encaisser quoi que ce soit donc tant pis. J'avais attendu Bo Bae tellement d'années, j'avais rêvé de ces retrouvailles pendant tellement de temps, si c'était pour vivre ça, est-ce que ça en valait vraiment la peine ? J'y réfléchirais plus tard. Là il fallait juste que je parte le plus loin possible.