Venir à Séoul, est-ce une réelle bonne idée? J'attrape une mèche de cheveux pour la tortiller entre mes doigts. C'est pas que j'ai peur, je n'ai jamais eu peur de ma vie. Triste peut être, avoir l'humeur meurtrier assez souvent. Mais là, au fur que la file à la douane avance, la boule au ventre s'accentue. Dans moins d'une heure je vais la voir. Ce petit bout que je n'ai pas eu la chance de voir grandir. Dernier cadeau de ma soeur. Bon, dans un siècle vu le temps qu'ils prennent les coréens. C'est pas possible, ils ont du mal à simplement demander ce qu'on vient faire ici ou quoi?

J'ai grandit dans une famille de boxeur. Mon père fut pendant un petit temps, un boxeur assez connu dans le milieu en Chine. C'est à la naissance de ma soeur, qu'il a raccroché pour ouvrir son propre club. Donc je ne mens pas quand je dis que la boxe, j'ai ça dans le sang. Ma mère s'occupe de la comptabilité du club mais n'hésite pas à taper si besoin. Y a que ma soeur aînée, Mei Lin qui ne s’intéressait pas spécialement à ce fabuleux sport. Mei Lin, elle était douce, calme, mais quand elle s'énervait, il valait mieux changer de pièce. Nous avions dix mois de différence. Peut-on dire que nos parents ont été déçu de notre naissance? Au faite pas trop. Pour eux nous étions et sommes toujours du cadeau. Sauf qu'après la naissance de Mei Lin, il auraient préférés un petit mec. Et à la place, je suis arrivée.

"Ils ont pas envie de se dépêcher là? Non mais c'est pas possible! Je commence à avoir mal aux pieds. Râleuse? Absolument pas. Où alors un tout petit peu. Mais ça va faire une demi heure que je suis dans cette file et je voudrais bien pouvoir passer de l'autre côté.

Ils voulaient un garçon, pourtant j'étais là. Une vrai petite fille qui passe son temps à pleurer. Seulement, maman avait déjà sa fille et papa, lui s'occupait de moi.  C'est un peu ainsi que je me suis retrouvée avec des cheveux courts, mon prénom transformé en Ming et tout le comportement d'un garçon. Alors que ma soeur jouait aux poupées, moi je jouais aux voitures. Alors qu'elle apprenait la danse, moi, je me battais sur le ring de boxe.

Il n'y a que pour les réunions de famille où j'étais habillée en fille. Le reste du temps, j'étais un vrai garçon. C'est peut être pour ça que je me battais dans la cour de récréation dès la maternelle. J'étais le petit caïd. Enfin plus dans le style, j'étais un héro. On ne touchait pas aux plus faibles sans qu'ils goutent mes poings. Oh papa s'est retrouvé souvent convoquer pour diverses raisons en dehors des bagarres. Disons que j'aimais et j'aime toujours escalader tout et n'importe quoi. Un vrai petit singe.

Enfin mon tour, l'homme regarde mon passeport, je roule des yeux en répondant aux questions. Je suis ici en échange scolaire. Un grand sourire quand il me demande où je vais. Yamang Institute un houlà et félicitation de sa part. Bof, je trouve pas que c'est de mise. Vu que j'ai toujours étudié dans un établissement privé. La Yang Institute.

Je tournais sur moi-même en regardant l'étendue d'herbe et les bâtiments autours de moi. C'est donc ici que j'allais venir étudier jusqu'à l'université. Mei Lin, souriait en m'ébouriffant mes cheveux courts. Mes parents quand à eux étaient fières de moi. Et moi, bah, j'étais juste émerveillée. Un domaine de 10 km pour moi courir le matin. Et la salle d'entraînement. Du haut de mes douze ans, j'étais aux anges. C'est le mot. L'Institut la plus privée de Chine, m'avait donné une bourse pour moi étudier tout en devenant une boxeuse accomplie. Que demander de mieux? A part avoir ma délicate et douce grande sœur avec moi.

Une chose me fit étrange, était de dormir avec des filles. Bon même si techniquement parlant, j'en suis une. Mais depuis ma plus tendre enfance, je m'habillais et me comportait comme un garçon. Chose que je continuais de faire. Alors que pour nous rendre aux cours, nous devions porter l'uniforme, c'est à dire pour les filles, une jupe, un chemisier et la veste. Moi, je portais le pantalon en hiver et le short en été, la chemise et la veste tout en gardant mes cheveux courts. Tout le monde m'appelait Ming même les professeurs. On me donnait dû Monsieur Jiang. Sauf que je faisais une bêtise, comme me battre avec un étudiant en danse ou autre.... Là, c'était directement Jiang Meng dans le bureau du directeur.

Ma valise enfin récupéré, je me dirige vers l'arrivée. Logiquement si maman m'a bien expliqué, c'est la famille Moon qui doit venir me récupérer et me conduire à la Yamang. Juste entendre ce nom de famille, me donne envie de hurler. Vu que c'est de sa faute, si la seule personne importante pour moi n'est plus de ce monde.

Meng? Meng? Et Ming? Je lève mon regard vers ma soeur, elle est là, si jolie dans sa robe blanche. Puis mon regard tombe sur un garçon à côté d'elle. Comme tout bonne petite soeur bon petit frère, je le dévisage. Surtout quand il s'approche d'elle un peu trop près. Je te présente Seung Wing Je le toise avant de retourner à mon entraînement.

Tu vas être tati Alors là, y a un truc qui va pas. Déjà qu'est-ce qu'elle fait ici. Et elle me racconte quoi? Elle a seulement quinze ans, et .... Pourtant son ventre est bien rond. J'hoche la tête. Qu'est-ce que je peux faire d'autre. Une fille ou un garçon. J'aimerai bien avoir un petit neveu comme ça je pourrais le mettre à la boxe très tôt. On passe la journée à rigoler. On va acheter des affaires pour le futur bébé même.

J'attends sagement, jouant avec une mèche de cheveux qu'ils arrivent. Au fond de moi, j'espère qu'elle sera là aussi. Vu que je suis là pour elle, pour apprendre à la connaître et obliger son père à  permettre à mes parents de voir leur petite fille. Je ferme les yeux, me rappelant quand tout a commencé à basculer.

C'est un lundi matin que ma vie bascule. Je vais sur mes quatorze ans. La vieille, ma soeur s'est fait renversé avec son copain. Tôt au matin du lundi, on est venu me chercher à l'école. Durant tout le trajet, mon père n'a pas dit un mot. Et quand nous sommes arrivés à l'hôpital, nous apprenions que ma soeur était décédée. Son enfant avait été sauvée, et se trouvait dans une couveuse. Quand au père, il était dans le coma. Je n'ai pas pu voir ma nièce, sauf dans les bras de ses grands parents paternels.

Un couple que j'ai déjà vu cinq ans avant arrive. Au milieu une petite fille toute mignonne qui regarde partout. Un sourire attendrit étire mes lèvres quand je m'avance vers eux. Aujourd'hui, c'est la première fois que je la vois. Et durant un an, je vais tout faire pour que son père me permette d'être dans sa vie. Il fera quoi le jour où elle lui poserai des questions sur sa mère. Lui, il ne l'a connu que deux ans. Moi, c'était ma soeur après tout.