La journée avait été rude. Les cours s’étaient enchaînés si rapidement que nous n’avions pas eu le temps de souffler un coup. Nous avions eu juste le temps de manger que la sonnerie avait déjà retenti. Nuy, elle, rage vu qu’avec tout ça nous n’avons pas eu le temps d’enfiler nos patins aujourd’hui. Mais je lui fais clairement comprendre que nous nous rattraperons demain. En attendant là nous sommes sous la douche, l’eau chaude détendant nos muscles ce qui fait un bien fou. Nous n’échappons pas à la règle c’est généralement dans la salle de bains que nous réfléchissons au sens de la vie. Là pour être plus précise à notre journée et au travail qui nous attend. Des patrons à réaliser, des vêtements à finaliser et des exposés sur la mode de différents pays à des époques bien précises. En ce qui me concerne, j’ai toujours adoré les tenues de l’époque victorienne en France. Nuy elle trouve qu’il y a trop de froufrous et de choses inutiles dans ces habits. Evidement son époque préférée à elle, c’est maintenant et elle tient en respect pour notre père qui confectionne des habits alliant provocation et élégance. Style que j’adore aussi même si mon cœur reviendra toujours aux tenues majestueuses de l’époque victorienne. Finalement nous entendons la porte de la chambre s’ouvrir sûrement Ho Chull qui rentre de cours elle aussi.

- Ho Chull ?

Je pose la question au cas où Nuy a invité une de ses proies dans notre chambre. La connaissant si c’est le cas, elle a sûrement oublié de m’en parler. Finalement nous sortons de la douche et nous nous séchons enfilant des habits confortables. Puis nous attachons nos cheveux pour éviter qu’ils viennent nous retomber devant les yeux. Le stylisme est une discipline très précise un millimètre en trop et ça se voit tout de suite en tout cas pour des yeux expérimentés. Et Nuy refuse tout bonnement de passer pour une idiote devant les autres avec une création ratée. Perfectionniste dans l’âme, elle m’oblige à tout vérifier une dizaine fois avant de rendre l’habit en question. Il faut que tout soit parfait aucune erreur n’est permise.

Le bruit d’une porte qui claque me signale que Ho Chull vient de quitter la chambre et ben elle ne sera pas restée dans la chambre. Nous sortons de la salle de bains et je comprends alors pourquoi cette visite était de courte durée. Mes habits posés sur mon lit ont été remplacés par des affaires de sport et mes baskets. Un soupir s’échappe de nos lèvres nous disant que nous n’irons pas courir. Enfin Nuy en meurt d’envie mais moi je continue de dire non jusqu’à ce que je m’aperçoive que Ho Chull a pris mon collier préféré. C’est le premier cadeau que j’avais reçu de mes parents quand Nuy venait de naître. Il est tout simple, la chaîne est dorée et un simple pendentif en forme de fée vient le compléter. Je me mets à fouiller la pièce retournant toute la chambre bon sang où est ce qu’elle l’a mis ? Après avoir inspecté le moindre recoin de notre espace de vie, je soupire et c’est là que Nuy qui s’était tue jusqu’à maintenant refait son apparition me soufflant qu’elle l’a sûrement avec elle. Je la regarde furieuse elle pouvait pas se manifester avant. Nos yeux contemplent ce qui était autrefois notre chambre. Là les armoires sont grandes ouvertes, les vêtements sont éparpillés un peu partout sur le sol tant pis nous rangerons après avec Ho Chull. Les habits de sport enfilés, nos cheveux attachés en une queue de cheval haute, nos jambes nous conduisent exactement là où notre colocataire nous attend dans le parc situé entre les dortoirs.

- Contente ?

Je n’ai qu’une hâte finir ce maudit footing pour récupérer ce qui m’appartient. Nuy, elle, est déjà emballée par la perspective de courir pour ne pas avoir à faire nos devoirs. Je lui rappelle que plus vite nous nous y mettrons plus vite nous en serons débarrassées. Elle lève les yeux au ciel en guise de réponse ce qui se traduit par un « je m’en moque et puis comme ça on s’entraînera un peu ». Nos yeux se posent sur Ho Chull attendant son signal pour commencer à courir.

C'est peut être mal d'avoir fait ça. Surtout de lui avoir prit son collier. Quoi qu'il y en a une qui doit se marrer. Une discussion intéressante hier avec Nyu. Nous avons constaté qu'elle ne faisait plus vraiment d'entraînement. Le soir, je la voyais sortir en douce, pensant que je dormais certainement. Pas besoin de savoir où elle allait, vu que j'étais au courant qu'elle avait réussit à faire une double des clefs de la patinoire. Mais ce n'est pas la même chose. Au faite, nous avions plus de temps de nous amuser ensemble encore en février quand nous étions au lycée. Depuis la prépa, les cours préparatoires prennent trop de temps. C'est pourquoi je lui ai prit son collier.

Contente ? Je lève la tête vers elle et sourit. Bien entendu que je suis contente. Je me relève la laissant discuter avec elle-même. Il m'avait fallut un temps pour m'habituer à avoir deux camarades dans un seul corps. Son regard se pose sur moi, je cache mon sourire derrière ma main. Let's Go! J'attrape sa main et la tire pour qu'elle me suive. Allez, profite. Ca fait si longtemps qu'on a pas couru ensemble. Et discuter.

Je me retourne vers elle en faisant du sur place. Tu as apprécié ce qu'on a mangé ce midi? Franchement, ils devraient se rappeler qu'on ne mange pas tous des pizzas. Je grimace, avant de reprendre le chemin direction l'étang des amoureux. A croire qu'ils oublient chaque jour, qu'il y en a qui doivent faire attention à leur poids. Tu m'imagines avec un kilo en trop? Oppa voudra plus me porter lors de nos figures.

Au fond je sais qu’elle a de bonnes intentions quant à Nuy, elle se contente de se marrer. Je soupire intérieurement levant les yeux au ciel, elle me file un coup de coude et moi je me contente de secouer la tête mollement. Il y a des fois comme ça où nous ne sommes pas d’accord sur un sujet mais sur ce coup-là je suis forcée de reconnaître que mon double a raison. C’est complètement idiot d’en vouloir à Ho Chull pour un simple collier. Notre colocataire nous a accepté directement contrairement à d’autres. Et même si elle a mis devant sa bouche, nous pouvons facilement deviner le sourire qu’elle cache. C’est donc un sourire amusé qui s’étire sur nos lèvres. Je la laisse nous tirer bien que Nuy trouve ça complètement idiot vu qu’elle est déjà prête à courir.

- C’est vrai que ça fait un moment qu’on n’a pas discuter tout en courrant toutes les deux.

Ca dépend à qui elle pose la question. J’ai toujours aimé les pizzas donc moi oui mais Nuy a plus de mal car elle ne voit que le nombre de calories que ça représente même si elle aime ça. D’ailleurs elle est contente puisqu’en courant elle élimine toutes les graisses du repas de midi.

- Ca va puisque honnêtement ils auraient pu faire plus calorique même si c’est vrai que pour l’entraînement ce n’est pas terrible.

A sa dernière remarque, nous laissons échapper notre rire et Nuy me fait remarquer que si j’étais amoureuse je serais comme elle. Chose qui n’est pas encore arrivée avec la politique de vie de Nuy. Pas d’attaches ni de sentiments et comme dirait la méchante reine, son personnage préféré dans Once Upon A Time, l’amour est une faiblesse. Notre schizophrénie en est déjà une pas besoin d’en rajouter. Et pourtant, je me demande ce que ça fait d’être amoureuse. Généralement tout le monde y décrit comme quelque chose de beau mais et le côté destructeur qu’est ce qu’ils en font ? L’oublient-ils ?

- C’est l’avantage de ne pas avoir de partenaire. Tu n’as pas besoin de compter sur quelqu’un.

Plus de calorie? Ne parle pas de malheur. Je dis ça en écarquillant les yeux. Si ils font ça, notre dortoir risque de manifester comme à notre arrivée à Yamang car on nous donnait de la nourriture trop riche. Et les artistes, pas tous, mais quelques uns risquent de nous rejoindre.

Nous tournons toutes les deux pour nous diriger vers l'institut, vu que le parc est un peu plus grand. Pourtant, il va falloir que tu te trouves un partenaire si tu souhaites participer au championnat mondiale cette année. J'ai tellement l'habitude d'être avec Yun, que je parle d'elle comme si elle était normale et que Nyu ne risquait pas de me sauter à la gorge car j'aurai insultée par mégarde sa petite proteger. Si Nyu te laisse te lier d'amitié avec un garçon. Je tourne légèrement la tête pour regarder ma camarade et je souris de ma future connerie. Tu devrais essayer, c'est assez sympas d'être dans les bras de quelqu'un qui doit tout faire pour être le meilleur. Au faite, non ce n'était pas une plaisanterie mais juste la vérité.

Nous passons à côté d'un groupe qui se mette à insulter ma partenaire. Je lui attrape le bras pour lui faire comprendre de ne pas faire attention à eux. Je ralentis, m'arrête même avant de ramasser des cailloux sur le sol et les lance sur eux. Vous n'avez pas autre chose à faire? Je vais aller trouver vos chefs de dortoir. Dès que les mots sont dit, je me remets à courir pour la rejoindre. Faites moi la promesse, toutes les deux que vous n'allez pas essayer de vous venger des insultes. Je regarde devant moi, lui montre le terrain en face. Ca te dit d'aller faire un peu de saut d'obstacle?

Notre rire continue de résonner dans l’air en entendant la première remarque de Ho Chull.

- Honnêtement je ne pense pas qu’ils recommenceront leur boulette du début d’année.

En même temps quelle idée de donner de la nourriture trop riche à des sportifs ? Fallait être stupide. Alors oui Nuy en début d’année avait manifesté comme jamais étant toujours au premier rang. Plus de calories et puis quoi encore ?! Pourquoi pas nous engraisser aussi ?! Sombres idiots va. Nuy avait paniqué comme jamais nous faisant doublement courir et les entraînements étaient beaucoup plus intensifs. A vrai dire, plus d’une fois j’avais dû la stopper au bord du burn-out. Nuy ne sait pas s’arrêter, elle tout ce qu’elle voyait c’était le nombre de calories moi ce que je voyais surtout c’était que si elle s’arrêtait nous serions hors compétition et pour un bon moment. J’avais dû élever la voix sur elle et Dieu seul sait que je déteste faire ça.

- Je sais mais honnêtement je ne pense pas pourvoir participer cette année. Après tout qui voudrait être le partenaire d’une schizo ? La réponse est simple, personne. De toute façon nul doute que vous remporterez la première place Ji Hwan et toi, yeodongsaen.

Nuy, elle, rage de frustration elle aurait aimé participé à cette compétition mais malheureusement nous n’avons pas de partenaires. Du coup nous sommes dans l’incapacité de donner notre candidature à ceux qui gèrent le championnat mondial. Ma colère est aussi bien présente et s’accumule à la sienne.

- Elle n’a pas tort non plus et puis ce n’est pas comme si les garçons nous apprécient enfin en amitié.

Après les garçons se laissent faire quand il s’agissait de tout ce qui touche au sexe. Chacun se venge à sa manière, Nuy a choisi celle-là et honnêtement c’est la meilleure par rapport aux autres qui étaient drogues ou violence. Déjà qu’elle se bat suffisamment inutile de rajouter des bagarres à notre quotidien. Les élèves l’ont donc baptisé hunter à force de changer de partenaire comme de chemise.

Un léger soupir franchit nos lèvres tandis que je secoue la tête légèrement pour monter notre désaccord. Se laisser aller dans les bras d’un garçon ? Sympa ? Non. Tandis que je souris amusée en pensant au traitement que Nuy lui réserverait. Nul doute qu’elle l’épuiserait tant qu’elle n’aurait pas obtenu ce qu’elle veut autrement dit la perfection. Je donne seulement quelques heures au garçon qui sera notre partenaire pour démissionner.

Nous passons devant un groupe et contrairement à toutes attentes, sentez l’ironie, les insultes fusent sur nous. Notre rythme ne faiblit pas et ne s’accélère pas nous les ignorons juste enfin pour le moment. Comme Nuy, je retiens leur visage et je sais déjà qu’après notre petit footing avec Ho Chull ils vont morfler. En particulier leur chef, on dirait un nazi décontracté sérieusement.

- Je ne vais pas te promettre quelque chose que je n’ai pas l’intention de tenir.

Je regarde le terrain qu’elle me désigne.

- Avec plaisir.